vendredi 18 mars 2016

PRESSE SÉNÉGALAISE, "S'ADAPTER OU PÉRIR"


De gauche à droite: C.Thiam, B. Sonko et M.I.Kane
Invités au Carrefour d'actualité, le mercredi 16 mars dernier au Centre d'Etudes des Sciences et Techniques de l'Information à Dakar, le directeur général du quotidien du service public "Le Soleil", Cheikh Thiam et le directeur général du journal "Stade", Mamadou Ibra Kane ont fait l'état des lieux de l'entreprise de presse au Sénégal, ses difficultés et les perspectives.

  Au cours des échanges, les deux conférenciers ont reconnu que la presse sénégalaise - malgré ses imperfections - est une presse de qualité dans la sous-région ouest-africaine.Toutefois, la multiplication, ces dernières années des supports et surtout l’avènement de la presse en ligne constituent de réelles menaces pour sa survie. Ils ont évoqué des problèmes structurels liés à l'absence d'une politique d'Etat, d'une politique de distribution et d'un modèle économique.

  Enfin, pour ces patrons de presse, il faudra réinventer un nouvel modèle économique, voire un nouveau contenu et si possible, aller vers le regroupement de la presse. Autrement dit, la presse sénégalaise doit s'adapter ou périr face au tout numérique.

lundi 14 mars 2016

LA RUPTURE, A VISAGE DECOUVERT

Patrice Talon, la rupture.
Les militants et sympathisants de la rupture jubilent. 24 heures après la confirmation des grandes tendances par la cour constitutionnelle, les plus sceptiques se rendent à l'évidence de la victoire de Patrice Talon au premier tour du scrutin présidentiel du 6 mars dernier. Le richissime homme d'affaire béninois sera bel et bien au second tour du scrutin le 20 mars prochain. Il sera face au candidat dauphin: le premier ministre Lionel Zinsou.
Face à la joie suscitée par ses performances au sein de la population, Patrice Talon doit savoir jouer avec les loups tapis dans sa bergerie. Il s'agit des transhumants occasionnels et professionnels, les caméléons de tous les régimes politiques. Aux heures chaudes de l'affaire de la présumée tentative d'empoisonnement du président Boni Yayi, ils étaient les principaux acteurs des marches anti-Talon, les organisateurs des messes et cultes d'actions de grâce à Dieu pour avoir sauvé le Bénin et son président des griffes de leur démon désigné: "Talon le traite". A l'époque, il y avait au rang des chefs d'orchestre de cette campagne de dénigrement, d'injures et de manipulation, des journalistes, des religieux, des médias, des députés, des chefs de partis politiques, des opérateurs économiques et bien évidemment, tous les ministres et directeurs centraux du régime Yayi. Tout ce monde jadis bourreaux de Patrice Talon voudront protéger leurs arrières en se ralliant au groupe de la Rupture. Il pourrait s'agir d'un simple mariage de raison. Que ceux qui soutiennent Patrice Talon lèvent la main et s'expriment à visage découvert!

samedi 5 mars 2016

PRÉSIDENTIELLE BÉNIN: LA CUISSE DE JUPITER AU CONSULAT DE DAKAR

"J'ai fini avec vous!", insiste Jupiter. Nous obéissons à l'injonction de la chef. La trentaine, la patate noire éclairée sûrement récoltée en saison sèche est amère. Son coursier n'est pas plus poli. Un mal voyant noirci par la fumée des gaz d’échappement des taxis-motos de Cotonou nous reproche curieusement de "l'infantiliser". En moins de cinq minutes, cet après-midi, nous quittons, malgré nous, la salle d'accueil du Consulat du Bénin au Sénégal.

 Nous ne saurons pas davantage sur les préparatifs du premier tour du scrutin présidentiel du Bénin à Dakar, la capitale sénégalaise. A force d'observer autour de nous, nous voyons des cartes d'électeurs non encore retirées, un registre et quelques futurs électeurs qui viennent au compte-goutte. Combien seront-ils? Combien de gens ont pu retirer leurs cartes? Les matériels lourds et sensibles sont-ils disponibles? Jupiter nous renvoie au site internet de la Commission Électorale Nationale Autonome. Elle n'a pas reçu mandat de nous parler. Elle est en mission et gare à celui qui touchera encore à sa cuisse!

BÉNIN: CONQUÊTE DU POUVOIR D’ÉTAT, LE PURGATOIRE DE CEUX QUI DEPOUILLENT DIEU

  Ces trente et trois candidats, créatures de Dieu lui ont tout dérobé: l'amour, la parole, la pensée, l'action et la gloire. Dans le lot, il y en a qui se sont enrichis sur le dos du peuple par l'escroquerie, le blanchiment d'argent, le détournement des deniers publics, le chantage, le faux et l'usage du faux en écriture comptable, les pots de vin, la fraude fiscale, le trafic de drogues, le trafic illégal de produits pétroliers, la contrebande et le vol. 
D'autres doivent leurs positions sociales à la tricherie, au faux diplômes, à la calomnie, à la trahison, au trafic d'influence, à l'engagement politique et au mensonge, Plusieurs parmi eux ont fait fortune en son nom. Et, comme ils aiment bien nous le chanter, chaque fois que nous leur en donnons l'occasion: "le pouvoir politique, le pouvoir financier, la gloire, l'intelligence et la ruse, c'est Dieu qui les donne". Puisqu'ils sont  bien nés, Dieu leur a donc tout donné, tout sauf le respect de ses dix commandements.

  Que reste t-il de leurs relations avec Dieu, eux qui, durant toute cette campagne électorale ont utilisé son nom pour "tromper" les populations? Pourtant, Dieu qui est la source de leur bonheur a recommandé à l'homme d'honorer son père et sa mère, de ne pas tuer, de ne pas commettre d'adultère, de ne pas voler, de ne pas porter de faux témoignages contre son prochain, quel qu'il soit. Qu'ont-ils fait pour aider les membres de leurs familles, leurs communautés et leurs villages à sortir de la misère ambiante?
  Puisqu'on ne trompe pas impunément Dieu. La campagne électorale avec ses dépenses est une des images du purgatoire. Ce qu'ils dépensent pour la conquête du pouvoir d'état représente, en fait, une partie du prix à payer pour n'avoir pas bien accompli leurs devoirs envers Dieu et envers leurs prochains. C'est une manière aussi de retourner à Dieu tous les biens qu'ils continuent malheureusement de lui dérober. Les dizaines, voire les centaines de millions qu'ils gaspillent vont finalement dans les caisses de l'état et dans les poches du peuple qu'ils courtisent; quitte à eux de les dérober à nouveau. C'est un cercle vicieux, un cycle infernal.


vendredi 4 mars 2016

AU SOIR D'UNE CAMPAGNE ÉLECTORALE HYPOCRITE

Irené Koukpaki et Abdoulaye Bio Tchané, les deux candidats sérieux
Dans quelques heures, la campagne électorale pour la présidentielle au Bénin prendra fin. Mission presque accomplie pour les différents acteurs du premier tour du scrutin du 6 mars prochain. Les béninois auront démontré leurs talents d'harangueurs de la foule ou de spectateurs attentifs. Sur les médias nationaux et étrangers, des électeurs potentiels et  des candidats se félicitent d'une campagne "très ouverte" et démocratique.
Dans la réalité, c'est la première fois que les béninois vivent une campagne électorale plutôt fermée et hypocrite. Aucun des protagonistes n'est dupe des scandales enregistrés sous le régime Yayi: affaires ICC-Services, Cen-Sad, Dagnivo, concours frauduleux dans l'administration publique, tentative d'empoisonnement, détournement des fonds des Pays-Bas, et les tractations qui ont conduit à l'élection du président de l'Assemblée Nationale, les alliances contre nature lors des communales et pour cette présidentielle, le non-respect de la parole donnée par certains leaders politiques... la liste n'est pas exhaustive.
 Autrement dit, la plupart de la grande masse des futurs électeurs ne sont pas moralement débiteurs des 33 présidentiables. Ils ne sont donc pas contraints de suivre à la lettre, les consignes de vote. Cette campagne électorale finissante s"est bien déroulée sur fonds d'hypocrisie. Hypocrisie entre militants, partisans ou sympathisants, entre candidats de la mouvance politique, entre candidats de l'opposition et entre électeurs et candidats. Les uns et les autres ont juste fait semblant de faire le jeu sans trop y croire ou sans vraiment le vouloir. Les résultats des urnes confirmeront ou pas cette hypocrisie.