Irené Koukpaki et Abdoulaye Bio Tchané, les deux candidats sérieux |
Dans quelques heures, la campagne électorale pour la présidentielle au Bénin prendra fin. Mission presque accomplie pour les différents acteurs du premier tour du scrutin du 6 mars prochain. Les béninois auront démontré leurs talents d'harangueurs de la foule ou de spectateurs attentifs. Sur les médias nationaux et étrangers, des électeurs potentiels et des candidats se félicitent d'une campagne "très ouverte" et démocratique.
Dans la réalité, c'est la première fois que les béninois vivent une campagne électorale plutôt fermée et hypocrite. Aucun des protagonistes n'est dupe des scandales enregistrés sous le régime Yayi: affaires ICC-Services, Cen-Sad, Dagnivo, concours frauduleux dans l'administration publique, tentative d'empoisonnement, détournement des fonds des Pays-Bas, et les tractations qui ont conduit à l'élection du président de l'Assemblée Nationale, les alliances contre nature lors des communales et pour cette présidentielle, le non-respect de la parole donnée par certains leaders politiques... la liste n'est pas exhaustive.
Autrement dit, la plupart de la grande masse des futurs électeurs ne sont pas moralement débiteurs des 33 présidentiables. Ils ne sont donc pas contraints de suivre à la lettre, les consignes de vote. Cette campagne électorale finissante s"est bien déroulée sur fonds d'hypocrisie. Hypocrisie entre militants, partisans ou sympathisants, entre candidats de la mouvance politique, entre candidats de l'opposition et entre électeurs et candidats. Les uns et les autres ont juste fait semblant de faire le jeu sans trop y croire ou sans vraiment le vouloir. Les résultats des urnes confirmeront ou pas cette hypocrisie.
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