Francine Acho dans son salon au Canada (Crédit Photo : Kayodé Ladikpo) |
Rien ne la prédestinait au métier de coiffeuse. La trentaine, cette ivoirienne de souche avait monté son atelier de coiffure sur la Rive-Sud, non loin de Montréal. L'aventure n'a pas duré; elle l'a fermé, faute de clients. Aujourd'hui, elle exerce la coiffure à domicile. "J'ai dû quitter une profession qui était mienne pour en acquérir une autre''.
Son rêve était d'enseigner le français au français et si possible aux québécois. Pour le réaliser, il fallait bien se rendre disponible et avoir les moyens de compléter sa formation initiale : les lettres modernes. ''J'ai une licence en lettre moderne qui pouvait me permettre d'enseigner le français'' réplique t-elle souvent à ceux qui sous-estiment ses potentialités intellectuelles. ''Une bataille de longue haleine'', confirment ses plus proches amis.
Optimiste malgré tout
Cette femme battante à la peau bronzée, à l'allure décontractée a foulé pour la première fois le sol français à l'âge de 4 ans. C'était grâce à son père. Mais la France ne lui a pas offert tout ce qu'elle désirait. Sa présence au Canada est une initiative de son mari. Elle l'a suivi par amour. Une aventure, une intégration encore difficile à vivre. ''Il faut s’efforcer d’être heureuse parce qu'après avoir pris la décision de quitter un endroit pour un autre, quoi qu’il arrive, on est heureux. On a la famille autour de soi ; le mari et les enfants. Donc je suis heureuse''.
En attendant de créer des liens durables d'amitié avec les québécois, Francine Acho vit en communauté avec ses autres ''frères africains''. Elle s'interdit d'être nostalgique de son passé et de son pays d'origine, car, dit-elle,'' la nostalgie empêche d'avancer''.
Kayodé Ladikpo
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